This is a french non BRed short (really short) delirium...story, I mean. I wrote it on a plane, which is quite obvious.
It's totally for the fun, and not really making sense. So I'm not really awaiting comments on this. Even if I'll gladly welcome it.
Bonne lecture,
Carole
PS: to ChaJasmine who enjoyed reading this as much as I did writing it. merci pour ton enthousiasme !
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Vol de jour
Cyad
« Voler et écrire pour moi, c’est tout un. »
Antoine de Saint-Exupéry
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--> Deuxième vol transatlantique, une autre destination à découvrir, un équipage aux petits soins et, chose rare et positivement surprenante sur cette compagnie inconnue, multilingue et international.
Vol Aller, nous quittons Paris pour survoler Londres avant de bifurquer sur l’Ecosse enneigée puis l’Islande.
Ensuite ? Cap sur le Groënland. Henri-Cartier Bresson a raison, le monde vu d’en haut est magnifique, mais la banquise en plein vol de jour dépasse tout ce que je pouvais imaginer. Je n’avais jamais rien vu de tel. C’est tout bonnement féerique. La plénitude, quoi !
Le Groënland, température extérieure –66°C. C’est si blanc qu’au départ j’ai cru survoler un étang de nuages au lieu de la banquise. Puis une trace presque indécelable, comme une cassure, une piste de traîneau voire une route de bitume, m’a fait douter avant l’illumination : il s’agit bien d’une gigantesque meringue glacée… dont la platitude laisse bientôt la place à un relief vallonné, ou plutôt rocailleux. Un peu comme les Alpes avant l’Italie ou les Pyrennées gardant l’Espagne.
Les rocs dentellés s’entrecoupent de lacs et d’étendues d’eau. Puis c’est la mer à perte de vue, saupoudrée çà et là de petites tâches blanches. L’écume de l’Atlantique Nord s’efface devant les icebergs de Davis Strait que l’on aperçoit, tel un flou artistique, au travers de brumes chargées de gel. Il n’y a pas à dire, un vol de jour vers les Etats-Unis, c’est quand même autre chose que la version ‘by night’.
Derrière nous le Groënland donc, étendue blanche sur laquelle vient mourir une mer cotonneuse.
Devant ? Goose Bay avant poste du Canada... Pardon, du Québec.
J’ai longtemps cherché les oies avant de déclarer forfait. La baie est bien là mais d’oies, point ! Goose Bay c’est avant tout une mer d’icebergs statiques comme des boules de polystyrène éclatées et semées aux quatre vents. Cela dessine un tableau en négatif alternant tourbillons et queues de comètes qui prennent des proportions de supernova à mesure que nous approchons des côtes du Québec. Maintenant, les icebergs pilés se font plus denses, encerclant de grosses plaques de glaces qui sont autant de motifs psychédéliques à la Vasarely.
Fondu vert givré/embrumé sur Québec, Altitude 33 000 pieds pour une température extérieure de –63°C. A nouveau une vaste étendue blanche salue la voilure de l’avion comme un dauphin taquinerait l’étrave d’un bateau en pleine Méditerranée. Cette immensité se couvre bientôt d‘imperceptibles tâches noires, de cloques et de profils rocheux. La seule vue de montagnes enneigées donne envie de chausser les skis. Mais bientôt, je vois trente-six chandelles. Le mélange neige + soleil - lunettes protectrices ne me réussi pas vraiment, on dirait.
Bientôt, d’autres traces sillonnent le paradis blanc. Des pistes ? Des routes ? Une méga grille de mots croisés ?
Non, le tracé cartésien d’une ville américaine qui, à peine entrevu, se mue en lacs, trop moutonneux pour que je puisse vraiment en apprécier la splendeur. Temps peu couvert à ensoleillé. –10°C au sol… Le pied !! Ca y est, je les vois ! Les Grands Lacs ! On dirait la mer. La Manche en plus grand… beaucoup plus grand. Y a que du bleu-gris métallique à perte de vue, appelons le « bleu UA ». En parlant de cela, les oreillers de classe éco sont d’un beau bleu Superman. Superbleu et moutonneux donc, le lac Michigan. Attends un peu… j’le crois pas ! Il y a pleins de baleines, de marsouins ou de phoques là dessous ! Dire que je les ai pris pour des moutons !
La mélodie de « Sweet Home Chicago » me trotte gentiment dans la tête.
Tout d’un coup, la ville surgit devant nos yeux. Elle est là, gigantesque métropole avec son nuage de pollution qui plane. Pour autant, cette pollution choque moins que le couvercle qui encapuchonne Paris visible à vingt kilomètres.
<-- Un personnel de bord toujours multilingue et international, plus que choyant envers ses passagers. Des nappes et de la vaisselle digne d’un paquebot de luxe.
Voyage retour : vol de nuit. Rien à voir. Rien à dire. Je dors.
Rien à voir à part ce sublime lever de soleil sur l’océan Atlantique et l’impression d’avoir rattrapé l’astre du jour après avoir fait la course avec lui.
Jetlaggée, oui ! Mais en Business et cela change tout !
FIN