Here comes the third part. When I read the firts ones, I realised that the presentation was bad : too much words, no space. So, in this one, I've tried to insert some dialogues and spaces. I hope it's a little better. And sorry for my very poor english skills...
Mon fils mon sauveur, 3/?
Si ce mail était une plaisanterie, alors elle n’était pas drôle. Lois et lui avaient ardemment souhaité avoir des enfants, mais sa biologie kryptonienne avait rendu ce projet impossible. Même avec Lois à ses côtés, personne ne l’aurait jamais appelé papa. Alors maintenant, c’était inimaginable. Sans doute son expéditeur s’était-il trompé d’adresse. Pourtant, c’était étrange. Son adresse mail était sur le serveur du Daily Planet, et le contenu même du message sortait de l’ordinaire. Trop épuisé psychologiquement et physiquement pour élucider le problème dans l’immédiat, Clark finit par éteindre son ordinateur et rassembler ses affaires.
Il lui fallait se dépêcher s’il ne voulait pas arriver en retard à son rendez-vous. En effet, il devait dîner avec Helen, le nouveau DA en charge à Métropolis. Et ce soir, il avait particulièrement besoin de la chaleur humaine qu’Helen lui apporterait. Il savait qu’elle était amoureuse de lui. Quant à lui, il avait des sentiments pour elle, qu’il ne pouvait pas vraiment définir. Elle ne remplacerait jamais Lois, mais elle était charmante et de bonne compagnie. Et puis, au moins, Perry, Jimmy, Lucy et ses parents le laissaient un peu tranquille. Il leur donnait l’illusion de recommencer à vivre.
En attendant l’ascenseur, il s’efforça de chasser toutes ses idées noires et se promit de passer une bonne soirée. Il avait eu une rude journée, dans chacun de ses deux métiers. Le reporter avait fait la une avec une histoire de trafic d’enfants kidnappés au Darfour pour être vendus à des parents adoptants aux Etats-Unis, et le superhéros avait arraché des flammes toute une famille d’immigrés réfugiés dans un immeuble vétuste.
L’air frais du dehors lui fit du bien et les quelques minutes de marche à pieds qui le séparaient de sa maison de ville achevèrent de le détendre. Il grimpa dans sa chambre, leur chambre, et se doucha à supervitesse, avant d’enfiler un pantalon noir, moins habillé que ses tenues de travail, mais impeccablement coupé, et un pull assorti. Il avait réservé une table dans un petit restaurant mexicain, non loin de là. Bien qu’il cuisinât à merveille, il n’avait jamais invité Helen chez eux. C’était un pas qu’il ne voulait pas franchir. Il évitait également les restaurants italiens. Trop de souvenirs doux-amers étaient associés aux plats de pâtes. Encore un pas qu’il ne franchirait pas, même s’il avait conscience qu’Helen aurait voulu aller plus loin dans leur relation.
Quelques minutes plus tard à peine, grâce à Superman express, il sonna chez Helen, avec un bouquet de fleurs fraîches. Elle l’accueillit avec un grand sourire et un baiser sur la joue.
- Bonsoir Clark ! Donne-moi un instant. Je prends mon manteau.
- Bonsoir Helen, répondit-il en lui tendant les fleurs.
- Oh, quelles merveilles ! Toujours aussi romantique, à ce que je vois. Je vais les mettre dans l’eau.
Tandis qu’elle se dirigeait vers la cuisine, Clark la suivit du regard. Elle était ravissante, avec ses cheveux blonds vénitiens mi-longs et sa petite robe noire qui flattait ses courbes graciles. Pourtant, elle n’éveillait pas chez lui les sentiments qu’une autre femme avait fait naître des années auparavant. Soudain, il se remémora comme un flash l’expérience quasi mystique qu’il avait vécu au début de la soirée. Un sentiment de culpabilité l’assaillit. Etait-il juste de sa part d’encourager les sentiments d’Helen, alors qu’il savait bien qu’il ne pourrait jamais les retourner ?
Il en était là de ses réflexions lorsqu’Helen l’interpella.
- Allô Clark ! Ici la Terre !
- Désolé. Tu es prête ?
Elle glissa son bras sous le sien et ils se mirent en route. Le trajet était court, aussi le firent-ils à pieds.
Helen comprit très vite que Clark était préoccupé. Et elle en devinait la cause. Cela faisait 5 ans aujourd’hui que sa femme avait disparu, et même s’il était toujours adorable avec elle, elle se faisait de moins en moins d’illusions sur l‘avenir de leur relation. Cela faisait déjà 6 mois qu’ils sortaient ensemble régulièrement, et il n’était jamais allé plus loin qu’un baiser pour lui dire bonsoir. Elle allait avoir 33 ans, et elle avait fait carrière. Aujourd’hui, elle aspirait à une vie de famille. Elle avait rencontré Clark six mois auparavant, un jour où il avait été appelé à témoigner dans une affaire de meurtre. Au début, ce veuf si beau et si gentil lui avait semblé l’homme idéal. Il était intelligent et drôle, et son sourire avait le pouvoir de la faire fondre… sans parler d’un physique à se damner. Elle était très vite tombée profondément amoureuse. Mais, au fur et à mesure des mois, ce qu’elle avait pris pour une charmante timidité naturelle –enfin un homme qui ne pensait pas qu’à la mettre dans son lit !- devint vite un obstacle pesant. A cela s’ajoutait cette bizarre habitude qu’il avait de disparaître aux moments les plus inopportuns, généralement lorsque la conversation devenait plus intime. C’était le fantôme de sa femme se dressait entre eux, elle en était consciente. Jusqu’ici, elle avait été patiente et compréhensive. Mais son horloge biologique tournait, et elle se demandait comment lui faire comprendre qu’elle attendait plus de lui. …Elle lui serra le bras.
- Clark ? Est-ce que tu vas bien ? Je te sens ailleurs.
- Je suis désolé. J’ai eu une dure journée.
- Oui, je suppose que tu n’as pas chômé. J’ai lu ton article. C’est brillant, comme toujours !
- Merci. Mais Henderson et toi, vous m’avez bien aidé avec vos informations.
- Eh ! c’est normal ! Les reporters ne sont pas tous des ennemis ! Certains travaillent pour la bonne cause … Toi et moi, ensemble, nous allons rendre le monde meilleur, n’est-ce pas ? ajouta-t-elle après un temps de silence, soulignant par le ton de sa voix, que sa phrase était à double entente.
Car, malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher d’espérer encore.
Clark se tourna vers elle. Elle leva vers lui son lumineux regard bleu, et il ne put s’empêcher de sourire. Ses yeux étaient si beaux, et si pleins de vie... L’intensité de son regard, inflexible lorsqu’elle défendait la loi, malicieux, lorsqu’ils plaisantaient ensemble, aimant et vulnérable, comme maintenant, tout cela lui rappelait vraiment Lois. Et puis, elle avait les mêmes valeurs morales, et la même soif d’aider son prochain. Alors pourquoi ne pas donner une chance à leur histoire ? Après tout, Superman avait poussé ses recherches tout autour de la Terre jusqu’à la limite du possible, et cela n’avaient rien donné. Et le docteur Friskin, qu’il avait consulté sur les conseils de ses amis, lui avait dit qu’il était commun de vivre dans un monde d’illusions lorsqu’on était, comme lui, atteint de dépression, suite à la perte d’un être cher. Alors, pourquoi se refuser un peu de bonheur ? N’y avait-il pas droit ?
- Bien sûr, répondit-il.
Son sourire éclaira tout son visage, et , glissant ses bras autour de son cou, elle l’embrassa. Il répondit à son baiser tendrement. Lorsqu’elle interrompit le baiser pour reprendre son souffle, son cœur battait la chamade.
- Allons dîner, murmura Clark. Nous allons être en retard.
Il entoura ses épaules de son bras, et ils reprirent leur cheminement, dans un silence complice.
La soirée se déroula sans problème. Superman ne fut dérangé qu’une seule fois, pour aider une jeune femme qui s’était fait voler son sac à main. La mésaventure n’avait duré que quelques minutes, et il avait pu couvrir son absence en prétextant le besoin de se rendre aux toilettes. Clark avait ensuite raccompagné Helen chez elle, l’avait embrassé pour lui dire au revoir, mais avait gentiment refusé d’entrer pour prendre un café. Helen n’avait pas insisté. Elle sentait qu’elle avait franchi un grand pas ce soir-là sur le chemin du cœur de Clark, et elle ne voulait pas le pousser trop loin, au risque de la faire fuir.
Un peu plus tard, de retour chez lui, après avoir enfilé sa robe de chambre, il alluma son ordinateur portable pour y vérifier son courrier personnel. Il avait reçu deux messages. Le premier venait de sa mère, qui lui rappelait leur invitation à dîner pour le lendemain. Son cœur se mit à battre lorsqu’il reconnut l’adresse du second. Il l’ouvrit avec appréhension. Les mêmes mots que précédemment s’affichèrent : « Papa, à l’aide ».
TBC